La Perle et la Coquille

 

 

Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues.

Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses sœurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu’à ce qu’elle soit en âge de se marier.

Elle jouit alors d’une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba.

 

Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.

Mon avis

 

Pour le premier article du blog, j’ai choisi de vous parler de ma dernière lecture en date, à savoir La Perle et la Coquille, de Nadia Hashimi. Quoi de mieux qu’un sujet émouvant, grave, profondément triste et inhumain pour une entrée en matière sur ce blog ? =)

 

Cela fait quelques mois maintenant que je voulais lire ce roman. Son thème me rappelait l’immense coup de cœur que j'ai eu pour Mille Soleils Splendides, de Khaled Hosseini. J'espérais retrouver une émotion particulière, autour de ce sujet compliqué qu'est le traitement réservé aux femmes afghanes.

Mission accomplie !

 

L’énorme point fort de ce livre, selon moi, concerne ses héroïnes, qui m’ont marquée et pour longtemps. Rahima, troisième enfant d’une fratrie de cinq filles, a eu la « chance » d’avoir recours à la tradition des bacha posh à l’âge de neuf ans. Courageuse, intelligente, elle va, « dans la peau d’un garçon », goûter aux plaisirs d’aller à l’école, jouer au football, pouvoir se promener dans la rue… Bref, toute activité qu'une fille ne peut pas effectuer en Afghanistan.

Malheureusement, cette liberté ne dura pas éternellement…

Rahima va acquérir beaucoup de connaissances sur l’histoire de son aïeule, Shekiba. Celle-ci vécut un siècle plus tôt, dans un petit village reculé.

Les deux protagonistes traversent des épreuves extrêmement difficiles et subissent violences et inégalités, avec un courage, une détermination et une débrouillardise incroyables. Elles représentent tant et tant de jeunes afghanes. Ce roman leur est d’ailleurs dédicacé.

 

A travers les injustices, les violences et la barbarie auxquelles est confrontée Rahima, une société radicale contrôlée par les talibans est dénoncée par Nadia Hashimi. Les lois et la politique exercées sur la population sont extrêmement répressives pour les femmes.

Avec nos manières de penser et nos yeux d'occidentaux, les pratiques dégradantes montrées dans ce livre nous semblent inimaginables : mariage forcé à l’âge de treize ans, violences, utilisation de femmes comme « marionnettes » en politique, esclavagisme des épouses...

N’oublions pas que l’Afghanistan est le 1er pays le plus dangereux au monde pour les femmes.

 

L’histoire de Rahima et son ancêtre Shekiba m’a littéralement prise aux tripes. Je ne pouvais plus lâcher le livre. L’alternance des points de vue et des époques entre les deux personnages fait qu’on ne s’ennuie pas. La Perle et la Coquille devient alors un véritable page-turner. On veut savoir ce qui est arrivée à Rahima, puis survient un rebondissement concernant Shekiba, etc.etc.

Néanmoins, même si La Perle et la Coquille tient une place importante à mes yeux, il n’en reste pas moins dur à lire. Non pas dur dans le sens « fastidieux » et « ennuyant à mourir ». Non, pas du tout. Seulement, certains passages sont très sombres et violents. Parfois même, insoutenables. Je tenais à prévenir certains d’entre vous, qui peuvent être très sensibles lors de leurs lectures. Certaines scènes, comme la lapidation d’une femme pour adultère, n’est pas évident à lire.  D’où le terme « dur ». Rassurez-vous, malgré tout, l’auteure fait en sorte d’alterner des moments difficiles pour les personnages, et des chapitres avec un peu plus d’espoir.

 

Ce livre a été un véritable coup de pour moi.

J’ai a-do-ré ce roman qui dénonce tant d’iniquités en Afghanistan, tout en délivrant de très beaux messages.

Je vous le conseille fortement, pour une plongée au cœur de l'Afghanistan d'hier et d'aujourd'hui.

 

 

 

 

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